Journées Françaises d’Analyse Bioénergétiques d’octobre 2022.

La Voix en Analyse Bioénergétique,

Une voie vers son propre Soi.

Journées Françaises d’Analyse Bioénergétiques d’octobre 2022.

Marseille les 1 et 2 octobre 2022.

Programme détaillé des journées 

Alexandre Lowen souligne l’importance pour une personne de la perte de son authenticité qui signifie la perte du sens d’être. Il écrit que « la voix est l’une des majeures avenues de l’expression de soi, de la résonance de l’être intérieur ». (La peur de vivre).

 

C’est à partir d’un questionnement que nous avons préparé ces journées : Quelle est la place de la voix du thérapeute et de la voix du patient dans le processus clinique ? Que fait-on de la voix, des voix dans nos cabinets et comment ouvrir de nouvelles voies dans nos pratiques thérapeutiques en nous appuyant dessus ?

Comment la voix peut-elle nous aider à travailler l’accordage entre patient et thérapeute, comment ces voix font partie et interviennent dans le transfert et le contre-transfert ?

Comment explorer ces thèmes en partageant la voix de chacun d’entre nous, en étant à l’écoute de notre ressenti, de la résonnance de la voix sur nos émotions, sur notre mental, sur notre corps ?

Comment peut-on imaginer ensemble des séances d’Analyse Bioénergétique visant à faire de la voix un cordon énergétique reliant la personne à son Être intérieur ?

 

La voix est habituellement considérée comme l’outil premier du langage, de la communication entre les personnes. C’est pourquoi, si on est particulièrement sensible à son contenu verbal, on se préoccupe beaucoup moins de son aspect sonore.

 

La voix fait intervenir l’oreille et la bouche et, dans nos cabinets, il y a la voix du thérapeute et la voix du patient, on est deux soit quatre liens (la voix et l’oreille du thérapeute et la voix et l’oreille du patient). Mais il y a aussi la voix de cet espace transitionnel de l’entretien clinique.

Bernadette Bailleux souligne que lorsqu’à la naissance, le cordon ombilical physique est rompu et que l’enfant pousse un cri, il y a un autre type de lien, de cordon qui s’inscrit, plus immatériel, celui de la voix. « La voix devient en quelque sorte un cordon ombilical symbolique » (Le « geste vocal » en analyse bioénergétique…une tension vers un accord identitaire).

 

Ne pourrait-on pas ajouter « un cordon ombilical Trans générationnel » ? Voilà encore une piste intéressante à explorer.

 

Dans notre pratique de l’analyse bioénergétique, nous proposons des exercices visant notamment à rétablir une continuité psychocorporelle, une intégration énergétique.

La voix du patient y est habituellement sollicitée. Le son est en effet un souffle qui peut s’allonger et procurer des vibrations dans tout le corps et le mental, sollicitant notre énergie intérieure. Cela permet la libération des émotions, la respiration, la circulation énergétique, une connexion à l’Être profond de la personne.

 

Le son peut être aigu, sourd, tremblant, mutique, sous forme de cri, de voix archaïque ou animale qui pourrait nous rappeler la voix des Chamanes guérisseurs. Cette voix nous permet de nous interroger : Est-ce qu’elle nous semble « juste » eu égard (en corrélation) aux  expressions corporelles, aux émotions parlées ou montrées, à l’histoire thérapeutique du patient?

Quel lien pouvons-nous faire entre une voix qui ne sonne pas « juste » et les concepts winnicotiens de « vrai self » et de « faux self ? Comment le Sujet peut conquérir ou reconquérir sa Voix, peut pouvoir disposer de sa propre Voix ?

 

Les travaux de Robert Lewis sur « le choc céphalique », résultant de traumas développementaux précoces ayant pour origine un fonctionnement maternel dissonant et non empathique montre que cela entraîne chez le sujet le développement de fortes tensions musculaires dans la nuque, dans la base du crâne et une dissociation de la tête du corps et de la conscience du Soi. Le Soi se développe ainsi à partir d’un noyau mental dissocié de ses expériences sensorielles, motrices et émotionnelles réelles, masqué par un faux Soi adaptatif un faux self.

 

Ainsi, Eléonore, lors des entretiens cliniques avait une voix qui montait très souvent dans les aigus alors que souvent elle parlait de façon enjouée. Elle avait subi encore enfant des attouchements incestueux qu’elle avait tus à tout le monde, sa famille n’en avait rien su. « On ne m’aurait pas cru ». Ce secret pesait lourd et elle se sentait incapable dans la vie courante d’exprimer ses ressentis. Au cours de sa thérapie, elle a appris à entendre que, lorsque sa voix montait presque jusqu’au cri, alors qu’elle n’y prenait pas garde, il s’agissait de voiler, de  camoufler certaines émotions. Puis, un jour, elle est arrivée enfin à parler à ses proches de ce qui lui était arrivé et à explorer peu à peu son vrai self et chercher à conquérir sa voix.

 

Les psychanalystes abordent peu la question de la voix qui se trouve au cœur même du dispositif mis en place par Freud. C’est la question des hallucinations auditives dans la psychose qui a conduit Jacques Lacan au concept de l’objet pulsionnel Voix. La pulsion « invocante » qui correspond à la Voix, semblerait au plus proche, selon Lacan, de l’expérience de l’inconscient, par l’excitation sonore contre laquelle le sujet ne peut se défendre. Ce concept vient s’ajouter aux objets pulsionnels freudiens : oral (le sein), anal, (les fèces), phallique (le phallus) complétés par l’objet regard développé par Lacan dans les années 1960.

 

Pour Jean-Michel Vives, (La Voix sur le divan) « La voix a une double vocation. En tant que support de l’énonciation, elle est articulée à la question du langage et de ses effets potentiellement pacifiants. En outre, objet de jouissance, elle est source de plaisirs intenses pouvant aller jusqu’à la passion. » Si « la voix disparaît derrière le sens », si « la parole voile la voix. », à l’inverse, la musique, le chant, les vocalises de certaines divas qui peuvent aller jusqu’au déchaînement d’un cri perturbent l’énonciation, la parole. Selon l’auteur « La face obscure de la voix » est alors rendue présente, « l’auditeur est saisi d’un sentiment d’horreur ». L’horreur apparaît derrière le sublime.

On ne peut éviter de penser à la voix hypnotique d’Hitler qui couvrait les significations de ses discours, la voix du dictateur qui devenait commandement et entraînait les foules.

Les Pères de l’Eglise avaient parfaitement perçu les enjeux pulsionnels de la voix, ainsi il y eut des débats théologiques sur l’utilisation de la musique à l’église, sur le risque d’évincer le texte sacré au profit du plaisir de l’audition de la voix

 

Comment nous, Analystes Bio énergéticiens, pouvons-nous utiliser dans notre pratique le côté pulsionnel de la voix et le côté pacificateur du langage pour que ce cordon énergétique relie notre patient à son propre Soi ?

 

Comme le souligne Jean-Michel Vives (La Voix sur le divan), « …c’est dans un cri, une jaculation sonore que le petit humain qui vient de naître se présente au monde ».

Pour David Le Breton (Eclats de voix.), « La voix de l’autre constitue une enveloppe protectrice, notamment la première voix, celle de la mère que l’enfant conserve en lui comme un bouclier de sens à opposer aux circonstances défavorables ».

Et, cette voix, nous savons que l’enfant l’a déjà entendue dans le ventre de sa mère, bien avant qu’il puisse distinguer les mots.

Rajoutons que lorsque vient l’heure de la fin de la vie, il y a le cri de l’agonie et le silence : une voix qui se tait. Il y a aussi de la voix lors de l’orgasme.

Alexandre Lowen disait : « un corps vibrant est un corps vivant » (Pratique de la Bioénergie). La voix reliée aux vibrations du corps fait partie de notre système de vie et de mort.

 

La voix peut aussi pointer certaines défaillances de la parole, le cri, le bégaiement ou le silence qui peuvent traduire, selon David Le Breton, l’effondrement d’un monde par exemple après le trauma, la faillite du langage, « l’effondrement du symbolique ».

 

Au cours de ces journées nous avons sollicité l’intervention de personnes spécialisées dans l’exploration de la voix, tels que chanteurs d’opéra, lyriques, coach vocal, analystes bioénergéticiens. Leurs interventions en conférences ou ateliers nous aideront à approfondir nos ressentis et à imaginer ensemble des séances d’Analyse Bioénergétique visant à faire de la voix un cordon énergétique, une voie pour relier chacun à son propre Soi.

 

 

 

 

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